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Clair de poule inaugurale

Salvador Dalí, Clair de poule inaugurale
1928, huile sur carton, 76 x 63,2 cm 
Fundació Gala-Salvador Dalí
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí © Adagp, Paris, 2020 

Cinq lignes convergentes, 24 formes blanchâtres numérotées, des pierres molles qui semblent reposer sur leurs pointes et, dans la partie supérieure du tableau, d’autres formes qui s’envolent en se déformant. Et pour perdre encore plus le spectateur, trois visions de corps humains en transparence.

Le groupe des Surréalistes   

Dalí présente ce tableau au groupe des Surréalistes de Paris en 1928 en guise de carte de visite. Le titre, Chair de poule inaugurale, donné plus tard, aide à saisir l’état d’esprit du peintre. Très sûr de lui, Dalí affirme rejoindre le mouvement uniquement pour en devenir le chef ! En 1929, Dalí à Paris rejoint les Surréalistes. 
En 1934 à Paris, Dalí est convoqué par André Breton, le chef des Surréalistes, pour s’expliquer sur sa sympathie envers les idéaux fascistes.
Le peintre arrive emmitouflé dans d’innombrables vêtements et argumente que si l’inconscient est à la source du surréalisme, nul ne peut le censurer pour ses pensées inconscientes. Il proclame : « Je suis le surréalisme. » À chaque question posée, il ôte un de ses habits et prend sa température en gémissant : « Je suis malade. ». Il sera exclu 5 ans plus tard, comme beaucoup d’autres avant et après lui, Breton supportant peu la contradiction.

Dalí, renié par son père 

Depuis la maison familiale de Cadaquès, le père de Dalí entend parler de ce tableau où son fils a écrit « Parfois, je crache par plaisir sur le portrait de ma mère ». Scandalisé, il renie son fils et le bannit.
Pour toute riposte, Dalí se rase la tête, enfouit ses cheveux dans le sable d’une plage et se fait prendre en photo avec un oursin sur le crâne. Un caprice d’enfant vexé mais, Dalí oblige, la photo est magnifique et signée Luis Bunuel.