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Othello rêvant de Venise

Salvador Dalí, Othello rêvant de Venise
Vers 1982, huile sur toile, 100 x 90,5 cm 
Fundació Gala-Salvador Dalí
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí © Adagp, Paris, 2020 

Procédé des images multiples 

Ce titre énigmatique fait référence à la tragédie de Shakespeare, Othello ou le Maure de Venise. Le visage renversé d’Othello, inspiré par la Pièta de Michel Ange, semble taillé dans un immense rocher aux reflets métalliques. Dans le ciel tourmenté, les nuages s’ouvrent sur des maisons baignées de soleil. Comme souvent chez Dalí, le visage semble traversé par le paysage : entre les deux yeux, on devine une maison et un morceau de ciel bleu. En bas, le paysage marin ne rappelle pas vraiment Venise, ni Chypre, l’île dont Othello est le gouverneur, mais toujours Cadaquès. 
Dans les années 1980, Dalí perpétue son procédé des images multiples, comme autant d’énigmes à résoudre. 

Psychanalyse, rêve et subconscient 

Dalí le rêveur peint un homme qui rêve. Dalí a en effet puisé dans le réservoir inépuisable de pensées et d’idées que constituent les rêves, et a tenté de les retranscrire sur la toile. Pour lui, c’est une manière de sonder son esprit, de le comprendre et de l’analyser, une forme de psychanalyse. D’autres surréalistes ont tenté d’accéder au subconscient : Breton a ainsi produit des dessins automatiques sous hypnose. Dalí, lui, a sa propre réalité : le monde est une immense toile, un théâtre dont il est évidemment le plus grand acteur, après ses maîtres Raphael et Vermeer.