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Le Spectre de Vermeer de Delft, pouvant être utilisé comme table

Salvador Dalí, Le Spectre de Vermeer de Delft, pouvant être utilisé comme table 
vers 1934, huile sur bois, 18,1 x 13,97 cm 
The Dali Museum, St. Petersburg (Floride) 
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí © Adagp, Paris, 2020

En 1934, Dalí est en pleine phase surréaliste. Mais les tensions s'accumulent avec les membres du groupe fondé par André Breton. Electron libre, fantasque et incontrôlable, Dalí exaspère. Et sa dernière provocation – affirmer sa fascination pour Hitler – ne passe pas en pleine montée du nazisme. Le 5 février 1934, il reçoit une lettre d'exclusion signée par Breton, Max Ernst et Yves Tanguy. Imperturbable, Dalí dira par la suite : « Le surréalisme, c'est moi ! ».

Vermeer, peintre remarquable  

Dalí admirait énormément le peintre hollandais Vermeer auquel il s'identifiait. Comme ce dernier, Dalí adopte au cours de ces années 1930 une technique de peinture très minutieuse, qui demande un temps d'exécution assez long. Vermeer va rester un modèle absolu pour Dalí, et ce tout au long de sa carrière. Il lui rend hommage dans plusieurs tableaux. En 1948, il établit dans un livre une classification des peintres les plus remarquables de l'histoire de l'art : Vermeer figure en première place, suivi de Raphaël, Vélasquez et Léonard de Vinci.

Hommage à Vermeer 

Quel est ce personnage curieusement accoutré, agenouillé au milieu d'une ruelle ? C'est le fantôme du peintre hollandais Vermeer, reconnaissable à son béret et à son pourpoint rayé, deux vêtements qu'il porte dans son autoportrait intitulé L'art de la peinture. Les pans de murs en briques dont il est entouré font aussi référence à certains de ses tableaux, comme La ruelle ou La vue de Delft. Mais pour le reste – la jambe qui s'étire et forme une table, la main droite posée sur une béquille, le pied séparé de la jambe –, nous sommes à 100% dans l'univers de Dalí, qui aimait affirmer : « Je rends magiques les objets que je décide ».